Champions : Mika Hakkinen

Champions revient sur la carrière des champions du monde de Formule 1. Dans cet épisode du podcast, on revient sur la carrière de celui que Schumacher considérait comme son plus grand rival : Mika Hakkinen!

Mika Hakkinen double champion du monde de Formule 1

Dimanche 27 août 2000, circuit de Spa-Francorchamps. Nous sommes au 40ème tour du Grand Prix de Belgique, 13ème manche du championnat du monde de Formule 1. En tête de la course, Michael Schumacher voit la McLaren de Mika Hakkinen recoller depuis plusieurs tours mais sans parvenir à trouver l’ouverture.

Mais à l’entame de cette 40ème boucle le Finlandais s’engouffre dans le mythique raidillon pied au plancher et en ressort à portée de tir de la Ferrari de son rival.
Devant les deux hommes, la BAR de Ricardo Zonta. Schumacher sert à droite pour profiter de l’aspiration du Brésilien avant de se décaler à gauche pour aborder le freinage des Combes pensant ainsi coincer son adversaire.

Mais Hakkinen garde sa ligne et émerge, par la droite, en tête en s’offrant le scalpe à la fois de Schumacher et de Zonta involontaire spectateur VIP du duel que se livrent les deux doubles champions du monde.

Ce dépassement devenu mythique pour de nombreux fans de F1 représente le point d’orgue de la rivalité entre le futur septuple champion du monde et celui qu’il considérait comme son plus féroce rival. Une sorte de revanche pour le Finlandais après leur première passe d’armes 10 ans plus tôt en F3, sur la piste de Macao…

Statistiques :

2

titres

20

victoires

26

poles

51

podiums

161

Grands Prix

4

Non départs

Depuis le karting, je savais qu’il était bon. Mais pas meilleur que moi !

Mika Hakkinen

Premiers duels avec Schumacher !

Comme chaque année, la Mecque de la catégorie se retrouve sur le tracé urbain pour clôturer la saison. Mika Hakkinen y pose ses valises en favoris, lui qui a survolé le championnat britannique et battu les pilotes du championnat allemand dont…Michael Schumacher, un autre jeune talent aux dents longues.

Le début de week-end tourne d’ailleurs à l’avantage du grand blond, jusqu’au départ de la deuxième manche où il se fait surprendre par Schumacher qui ne parvient toutefois pas à se défaire d’Hakkinen qui le suis comme son ombre.

Dans le dernier tour Michael sort large dans un virage et Mika ne demande pas son reste pour s’engouffrer dans l’espace laissé libre par son adversaire du jour…Mais Schumacher se rabat au dernier moment sur le Finlandais le poussant contre le rail et à l’abandon.

Un coup de volant qui en rappellera d’autres quelques années plus tard mais ça…c’est une autre histoire.

La suite pour Mika, c’est la F1 avec d’abord une séance d’essais à Silverstone au volant d’une Benetton puis comme titulaire dès 1991 avec Lotus.

Naïf, le jeune prodige finlandais pensait débarquer et se battre pour la victoire. Las il devra vite se rendre à l’évidence que le grand cirque est un autre monde dans lequel le pilote dépend souvent de sa machine et à l’époque la jadis glorieuse écurie Lotus est exsangue.

Il y usera ses fonds de combinaisons durant deux saisons, réussissant quelques coups d’éclats notamment lors du Grand Prix du Mexique 1992 qu’il termine en 6ème position.

Face à Ayrton Senna !

L’année suivante il accepte un poste de pilote d’essais chez McLaren …pas au meilleur de sa forme non plus. Il lui faudra attendre son 96ème GP lors de l’ultime épreuve de la saison 1997 pour enfin s’imposer. Ce qui ne l’empêchera pas de s’illustrer avant ça, et notamment lors de sa première course pour McLaren en fin de saison 93 au Portugal.

Alors appelé en remplacement du décevant Michael Andretti, Hakkinen s’offre le luxe de battre son équipier, un certain Ayrton Senna, dans l’exercice de la qualification. Une performance saluée par le Brésilien non sans avoir au préalable passé une heure à analyser les datas. Lors du Grand Prix suivant si c’est Ayrton qui s’impose, Hakkinen continue de surprendre en s’adjugeant la troisième marche du podium derrière son équipier et Alain Prost.
C’est ce qu’on appelle être en bonne compagnie.

La suite sera marquée par son accident lors des qualifications du Grand Prix d’Australie 1995 sur la piste d’Adélaïde.

Alors en pleine décélération pour aborder la courbe de Brewery Bend sa MP4/10 décroche brusquement à cause d’une crevaison à l’arrière gauche. Après plusieurs chocs contre les rails, la monoplace du Finlandais fini par s’encastrer frontalement à plus de 200km/h. Inconscient le pilote ne doit sa survie qu’à la présence toute proche des commissaires de piste dont Stephan Lewis diplômé en neurochirurgie, spécialisé dans les lésions cérébrales qui lui pratiquera une trachéotomie à même la piste. A l’hôpital, Hakkinen demandera à Lewis s’il serait encore capable de marcher, sous-entendu…de conduire une monoplace. L’instinct de compétition.

Remis sur pieds, le Finlandais reprendra l’entrainement dès janvier de l’année suivante pour être au départ de la première course, en Australie, mais cette fois sur le tout nouveau tracé de l’Albert Park à Melbourne. Epreuve qu’il terminera en cinquième position. Pour l’anecdote ce sera aussi sa position finale au championnat cette année-là.

Les saisons 96 et 97 seront deux nouvelles années de transitions avant ce premier succès de Jérez en plein duel entre Jacques Villeneuve et Michael Schumacher pour le titre mondial. Un Schumacher dont Hakkinen recroisera la route à partir de 1998 grâce à un binôme McLaren-Mercedes enfin à maturité. Malgré une MP4/13 au-dessus de la Ferrari, la lutte pour les titres se jouera jusqu’en fin de saison au Japon. Epreuve durant laquelle Michael Schumacher devra abdiquer face au finlandais.

 

F1 - Mika Hakkinen McLaren Grand Prix d'Australie 1993
F1 - Mika Hakkinen McLaren Mercedes Grand Prix de Monaco 1998
Mika Hakkinen champion du monde F1 1999

Mika Hakkinen : Le Finlandais volant !

L’année suivante, on prend les mêmes et on recommence. Enfin jusqu’à Silverstone et l’accident de Schumacher dans le premier tour de l’épreuve. Face à Irvine parachuté leader de la Scuderia, Hakkinen semblera avoir une baisse de motivation et une fois encore le titre se décidera en fin de saison, avec Schumacher revenu, contre son gré, jouer les porteurs d’eau de son numéro 2.

Et pourtant l’année suivante c’est une nouvelle fois au Japon que le titre pilote sera attribué mais cette fois, c’est Michael Schumacher qui coiffe la couronne, grâce à une stratégie audacieuse, mettant fin à plus de 20 ans de disette pour les hommes de Maranello.

Se battre pour deux championnats c’était déjà épuisant, mais trois c’était sans doute de trop et en 2001, au volant d’une McLaren en deçà de sa rivale rouge, le Finlandais ne volera plus, dominé par son équipier David Coulthard qui ne pourra pas faire illusion longtemps face à l’armada italienne menée par un Schumacher assoiffé de succès.

Plus que le manque de succès, il s’imposa à 2 reprises et abandonna dans le dernier tour en Espagne, c’est sur un tour que la chute de performance du double champion du monde était la plus criante avec zéro pole cette année-là. Pour certains c’est ce fameux duel de Spa 2000 qui marque l’apogée de Mika Hakkinen. Comme un sommet qu’il ne pourrait plus jamais égaler, ce moment où il a pris conscience que pour faire mieux il allait devoir sur conduire. Et la flamme qui l’avait poussé à remonter dans un baquet après Adélaide 95 n’était sans doute plus suffisamment vivace.

Le 14 septembre 2001, Hakkinen annonce qu’il quittera la Formule 1 au terme de la saison pour ce qui est alors présenté comme une année sabbatique. Ron Dennis lui promet alors qu’un volant l’attendra jusque fin 2003. Pour le remplacer, il jettera son dévolu sur un autre Finlandais prometteur nommé Kimi Raikkonen et dont on devrait reparler dans un prochain numéro…

Ce qui avait été annoncé comme une année sabbatique deviendra rapidement une retraite définitive de la discipline, et un running gag pour les fans. Malgré des rumeurs l’annonçant chez Williams ou encore chez BAR à l’été 2004 ou des essais pour McLaren en novembre 2006.

Des essais qui le convaincront que son temps en F1 était bel et bien passé après 10 saisons, 161 Grands Prix, 51 podiums, 26 poles position, 25 meilleurs tours, 20 victoires et 2 titres mondiaux.

Il raccrochera définitivement le casque fin 2007 au terme d’une ultime saison dans le championnat DTM auquel il participait depuis 2005 et dans lequel il s’est imposé à 3 reprises.

Voilà s’en est terminé pour ce premier épisode de Champions, merci d’avoir été à l’écoute de ce podcast. Nous on se retrouve très vite pour de nouvelles aventures.

Episode lié :

Podcast F1 - Champion du monde - Keke Rosberg

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