Ben Sulayem prêt à assouplir les sanctions pour abus de langage

Sous pression après les critiques des pilotes de F1 et du WRC, le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem envisage de modifier les règles controversées encadrant la conduite des concurrents. Introduites en début d’année, ces mesures strictes, notamment sur le langage utilisé en public, pourraient bientôt être assouplies pour mieux répondre aux attentes du paddock.

Face aux nombreuses critiques, le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, a annoncé qu’il envisageait d’apporter des modifications aux règles récemment introduites encadrant la ‘bonne’ conduite des pilotes.

Adopté en début d’année, ce nouveau cadre réglementaire, inscrit dans l’Annexe B du Code Sportif International, impose de lourdes amendes – parfois à cinq chiffres – pour divers comportements jugés déplacés, notamment l’usage de propos grossiers. Des mesures qui ont provoqué une vague de mécontentement au sein des compétitions majeures encadrée par la FIA, en Formule 1 mais aussi en Championnat du Monde des Rallyes (un accord a d’ailleurs été trouvé avant le rallye des Canaries).

« À la suite de retours constructifs de la part des pilotes de nos sept championnats du monde FIA, j’envisage des améliorations à l’Annexe B », a indiqué Ben Sulayem via un communiqué publié sur ses réseaux sociaux. « En tant qu’ancien pilote de rallye, je comprends mieux que quiconque les défis auxquels ils sont confrontés. »

Le premier pilote sanctionné par ces règles a été Adrien Fourmaux lors du début de saison WRC. En réaction, plusieurs de ses collègues ont décidé de créer une association sur le modèle de la GPDA en F1 et ont boycotté les conférences de presse du Safari Rallye du Kenya.

En Formule 1, l’application de ces nouvelles dispositions s’est montrée plus souple. Lors du Grand Prix de Bahreïn, Carlos Sainz Jr. a échappé à une enquête malgré des propos tenus en conférence de presse, les commissaires ayant noté que l’Espagnol avait rapidement présenté ses excuses.

Malgré tout, Ben Sulayem reste convaincu de la nécessité de maintenir un cadre strict. « L’Annexe B est un élément fondamental pour préserver l’accessibilité et l’image de notre sport », a-t-il souligné. « Les règles sont faites par des humains, et peuvent être améliorées par des humains. Ce principe d’amélioration continue est au cœur de tout ce que nous faisons à la FIA. »

Le président de la FIA a également précisé avoir eu un échange avec Max Verstappen à l’issue du Grand Prix d’Arabie Saoudite, où le champion du monde avait écopé d’une pénalité durant la course. Verstappen, manifestement agacé, avait écourté ses obligations médiatiques, expliquant ensuite en conférence de presse qu’il ne se sentait pas libre de s’exprimer pleinement sous les règlements actuels.

« En nous écoutant mutuellement et en collaborant, nous continuerons de bâtir un avenir positif pour notre sport », a conclu Ben Sulayem.